Mario et compagnie(suite3)
Wario: l'anti-héros
Chaque héros, quel qu'il soit, possède toujours un rival. Celui de Mario est une copie non conforme, qui tente de s'habiller comme lui, qui lui usurpe le titre de roi de MarioLand, qui recherche un look identique mais échoue: Wario est un vilain, gros, laid et au nez d'ivrogne, en bref, un double amoché de Mario. Apparu pour la première fois dans Super Mario Land. 2, Wario dérobe le château de Mario mais la terrible défaite que le plombier lui inflige forcera l'usurpateur à émigrer vers l'Île Cuisine, où il parviendra, après un duel épique avec des pirates sans pitié, à se construire son propre château en dérobant leurs trésors. Wario n'avait pas été créé pour remplacer Bowser; il devait juste être le méchant que Mario traquerait sur la petite portable. Au départ, Wario ne plaisait pas, sa tenue et sa " tronche" étaient réellement affreux, alors on l'oublia et il disparut en 1993, et ce malgré la mise sur le marché de sa propre aventure, SML3, alias WarioLand. Il ne fut même pas intégré dans les plans de la N64 ou de la Game Boy.
Une suite à Wario Land sur la petite portable ne fut donc même pas envisagée. Wario n'était plus qu'un souvenir qui avait à peine duré un an. Aux USA toutefois, Wario plaisait bien et un projet de Wario World sur SNES fut même avancé, mais ne vit pas le jour. Lorsque Koopa Troopa fut retiré de Mario Kart 64, on lui chercha un remplaçant; les responsables américains proposèrent naïvement Wario. Ils ne s'attendaient pas à une telle adhésion de la part des japonais qui approuvèrent ce retour, quatre ans après la disparition du malheureux anti-héros. Non seulement Wario fut inclus dans le jeu, mais un des circuits portait son nom: le Wario Stadium, une course à la façon cross de Bercy, dans un stade géant. Quand on ajoutera que Wario est l'un des persos les plus performants et les plus maniables, on aura tout dit...
Wario est, à partir de ce jeu, devenu définitivement un personnage important de la saga, bien qu'arrivé tardivement et n'ayant convaincu que d'extrême justesse. Dès lors, à l'exception des Super Smash Bros., il sera partout présent, dans les Mario Party, et dans les autres jeux de sport ( ceux qui furent développés par Camelot). Enfin, fin 1997, les Américains - décidément fans de Wario! - ont rappelé à Nintendo la possibilité de poursuivre ses aventures sur Game Boy. Wario Land 2 et Wario Land 3 furent aussitôt lancés, et il existe déjà un Wario Land 4 sur la toute nouvelle GBA. Et dire qu'aucune série Mario n'a dépassé les trois épisodes... On peut conclure en disant que Wario est réellement bien installé au hit-parade de Nintendo et qu'il n'est pas près de le quitter, maintenant qu'il est présent dans tous les jeux Mario
Donkey Kong: l'éternel
Donkey Kong est le vétéran de la bande. Le plus ancien, qui existe depuis 1980 et un vieux jeu d'arcade, l'un des tout premiers jeux de la NES. Il a évidemment connu son âge d'or entre 1980 et 1984, juste avant que Mario ne s'empare du poste indétrônable de leader de Nintendo — et qu'il occupe toujours. Le singe le plus célèbre derrière l'autre Kong, le roi, celui qui escalada l'Empire State Building ( est-ce pour cela que les DK. Classics se déroulent dans les égoûts de New York? possible...), était en effet durant la première moitié des années 80 la vedette incontestée du monde des jeux vidéo. Zelda n'existait pas encore et Mario n'était pas reconnu comme un super héros mais juste comme un gentil. En somme, DK se reposait sur ses lauriers, c'est-à-dire trois épisodes d'arcade se ressemblant comme... trois gouttes d'eau. Mais pour lui, l'imprévisible se produisit: Mario explosa tout et le singe, en même pas quelques mois, disparut de la circulation... à la façon Wario, sauf que celui-ci n'avait pas exercé un tel monopole juste avant.
L'exceptionnel succès que connut Mario empêcha Nintendo de ressortir le singe qui aurait fait, de toute évidence, un fiasco terrible. En fait, dès lors, Nintendo ne pensa plus à Donkey Kong entre 1986 et 1990. La sortie de la Game Boy n'éveilla pas plus les esprits: un Donkey GB serait aussi une regrettable erreur. En revanche, la Super NES modifia tout. Dès 1991, on réfléchit au come-back du gorille et de son fils Donkey Kong Junior. Et puis on eut une idée superbe: une mixture Mario/Yoshi/Donkey. Super, pourquoi ne pas y avoir pensé un peu plus tôt? Quand on réfléchissait aux persos à introduire dans Super Mario Kart, le choix du primate s'imposait. Donkey Kong renaît et il devient inarrêtable sur la Super NES, voilà pourquoi il faudra attendre 1995 pour voir la dernière sortie d'un Mario " plate-formique" sur cette console. La série " Donkey Kong Country" connaît trois épisodes, assortis de la série des Diddy Kong Country ( les aventures du fils de DK) puis de l'épisode Dixie ( la copine de Diddy). Ça devenait n'importe quoi, d'autant plus que Donkey Kong Land frôla les trois épisodes sur GB... Donkey fut victime de ce que l'on pourrait qualifier d'overdose de... bananes, et disparut encore en 1996. Mais pour réapparaître.
Un enième retour a donc lieu, après une année 1996 sabbatique: Donkey Kong Land 3 n'eut aucun succès ( quant à DKC 4, il ne sortit jamais). Cette fois, on veut du sérieux et un seul Donkey Kong 3D sort, début 1999, mais il ne sera quasiment pas remarqué. Pour le ramener une troisième fois à la vie, on recrée la purée Mario/Yoshi/DK en ajoutant un quatrième ingrédient... de poids: Wario. Quatre héros de Nintendo dans la course de kart la plus célèbre du jeu vidéo pour une évolution en 3-D. Et Donkey Kong est de nouveau reconnu. Cette fois, semble-t-il, c'est pour de bon. DK est définitivement intégré à la famille Mario, car il semblait que ce perso, comme un Luigi ou un Wario par exemple, ne pouvait vivre uniquement de sa propre série. Il lui fallait être rallié à un mythe Nintendo. Et l'heureux élu fut Mario. Chez les Kong, on ne vit que trois fois.
